Penser la ville
Abstract
1ères lignes : Chercheur au Centre d’études européennes, médaille d’argent du CNRS en 2018, ce sociologue et politiste est une figure de proue des études comparatives entre villes, régions et États d’Europe. Rencontre avec un passionné des grandes métropoles.
C’’est un pur produit de la méritocratie républicaine à la française, originaire de Saint-Brieuc où il reste jusqu’au baccalauréat, entré ensuite à Sciences-Po à Paris. Après un DEA de sociologie à Nanterre, il décroche une bourse franco-britannique pour partir faire une partie de sa thèse de sociologie à Oxford. « Ça a changé ma vie », raconte Patrick Le Galès, qui attrape durant ces trois années le virus des études comparatives, alors peu développées en France. Sous la direction de Vincent Wright, l’un des premiers chercheurs comparatistes sur les politiques publiques en Europe, il met en parallèle centralisation britannique et décentralisation française et compare les modes de gouvernance des villes et les classes sociales. Pendant toute sa carrière, il n’abandonnera d’ailleurs jamais son tropisme comparatif avec le Royaume-Uni.
Si toutes les échelles l’intéressent – régions, États, Europe… – ce sont les villes qui deviennent rapidement son terrain de jeu favori, alors qu’il poursuit sa carrière à Sciences-Po Rennes, puis au Centre de recherches politiques de Science-Po (Cevipof)1 où il entre en 1998. « Depuis les années 1980, les villes européennes commençaient à pas mal bouger et à organiser leur développement urbain, économique, culturel…, explique Patrick Le Galès. On a assisté à une montée des expertises, mais aussi des ressources, au niveau des municipalités, assez loin du modèle qui prévalait jusque-là où c’était les services de l’État qui organisaient la cité. »