Le travail étiologique sous contrainte nationale
Abstract
Survenue au cœur des années 1990, la crise de l’amiante a marqué une rupture dans l’histoire des mobilisations de travailleurs en faveur de la reconnaissance des maladies professionnelles. Si la lutte contre les poisons industriels a constitué un enjeu politique important dans la construction du syndicalisme français à la fin du XIXe siècle (Gordon, 1993 ; Devinck, 2008), elle est devenue un objet de mobilisation nettement plus discret au cours du siècle suivant (Rosental, Omnès, 2009), même si plusieurs luttes sociales notables ont eu pour enjeu la dénonciation des dangers de certaines substances toxiques pour les travailleurs, sans que les syndicats y aient nécessairement tenu un rôle central (Pitti, 2010). L’émergence d’une mobilisation très visible publiquement dénonçant les dangers de l’amiante pour la santé des travailleurs voici près de 20 ans a donc contribué à réactiver ce type de conflits du travail. Par-delà l’histoire singulière de l’amiante, elle a eu pour suite d’autres mobilisations dénonçant les dangers de produits toxiques inhalés ou manipulés par les travailleurs : nanoparticules, éthers de glycol, perchloroéthylène… La mobilisation syndicale contre l’amiante diffère néanmoins sensiblement de celles qui l’ont suivie contre d’autres toxiques professionnels, en raison du faible degré d’incertitude caractérisant la question des liens entre exposition à l’amiante et santé des travailleurs. [premières lignes]
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