Devenir expert, rester médecin ? : Les effets de la spécialité médicale sur l’exercice de la médecine légale - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sociologie du Travail Année : 2018

Devenir expert, rester médecin ? : Les effets de la spécialité médicale sur l’exercice de la médecine légale

Résumé

In France, until 1st October 2017, legal medicine was distinct from both the medical specialty model — in which the monopoly of legal expertise is restricted to those holding a specific title — and the model of expert opinion — in which any medical doctor can make an assessment as an occasional collaborator of the courts. Forensic scientists and medical examiners followed a university medical curriculum that could consist of various medical specialties, with the result that their practice could be rooted in very different disciplinary backgrounds. Between the multiplicity of medical specialties and the different ways of addressing medical expertise in the legal context, the professional socialisation of medical experts suggests the need to study the medical specialty of experts as a force of inertia in the day-to-day practice of legal medicine. Drawing on an ethnographic analysis of several hospital legal medicine departments and on a series of interviews with experts, this paper addresses the different ways in which specialist knowledge and medico-legal expertise combine. The analysis unfolds at three levels: professional models in legal medicine, the circumstances of medical assessment, and the actual organisation of medico-legal work. Beyond this, the paper seeks to analyse how initial training is redirected following the transition to a new professional activity framed by the law.
En France, jusqu’au 1er octobre 2017, la médecine légale n’est ni une spécialité médicale — assurant le monopole des expertises à des médecins spécialisés —, ni une rubrique d’expertise judiciaire — distribuant ces expertises parmi l’ensemble des médecins en tant que collaborateurs occasionnels du juge. Elle est une sur-spécialité accessible après l’internat dans un large éventail de spécialités médicales. Par conséquent, les médecins légistes possèdent des formations de spécialité très diverses qu’ils peuvent plus ou moins investir dans l’exercice de l’expertise médico-légale. Entre attributs de spécialités multiples et horizon judiciaire des expertises différemment problématisé, le processus de socialisation professionnelle des médecins légistes invite à questionner l’inertie de la spécialité médicale dans l’exercice quotidien de la médecine légale. À partir d’enquêtes ethnographiques dans des services hospitaliers de médecine légale et d’une campagne d’entretiens auprès de médecins légistes, cet article étudie les modes de combinaison entre savoirs de spécialité et pratiques de l’expertise au croisement de trois échelles : celle des modèles professionnels en médecine légale, celle des situations d’expertise, et celle des modalités organisationnelles du travail médico-légal. Plus généralement, l’article montre comment une formation d’origine est réinvestie après l’entrée dans une nouvelle activité professionnelle marquée par le droit.

Domaines

Sociologie

Dates et versions

hal-02129673 , version 1 (15-05-2019)

Identifiants

Citer

Romain Juston. Devenir expert, rester médecin ? : Les effets de la spécialité médicale sur l’exercice de la médecine légale. Sociologie du Travail, 2018, 60 (3), pp.en ligne. ⟨10.4000/sdt.2668⟩. ⟨hal-02129673⟩
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