'On n’est jamais aussi bien que dans sa famille' - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Actes de la Recherche en Sciences Sociales Année : 2013

'On n’est jamais aussi bien que dans sa famille'

Résumé

In the early 2000s, the Bulgarian government formulated “return policies” targeting people identified as victims of human trafficking, in response to international injunctions and pressure from groups in the civil society. This paper explores these policies from the perspective of the refuges where the victims receive psychological and social assistance. By reconstructing the development of these refuges, it sheds light on an informal process of institutionalization, connected with the emergence of a projects approach in which assistance programs are often ephemeral and reflect competing and changing views in the framing of human trafficking as a public issue. The analysis of the process through which care workers bring to light the suffering of the victims underscores the tension (1) between assigned identities and assumed but alienated identity, (2) between individualized case management and profiling, and (3) between imposed immobility and migration trajectories. These tensions explain the failure of these “social reintregration” policies.
Au début des années 2000, des « politiques du retour » des personnes identifiées comme victimes de la traite des êtres humains ont été formulées en Bulgarie au croisement entre injonctions internationales et mobilisations associatives. L’objet du présent article est d’explorer ces dispositifs en prenant pour site d’observation les refuges au sein desquels les victimes reçoivent une assistance psychosociale. Retracer la carrière de ces hébergements éclairera un processus d’institutionnalisation en pointillés, liée à l’émergence d’une « société de projets » où les programmes d’aide, souvent éphémères, reflètent les concurrences et glissements dans les constructions de la traite en problème public. L’étude des opérations à travers lesquelles les personnels soignants tentent de rendre lisible la condition des victimes mettra par ailleurs en évidence l’existence de tensions entre pratiques d’assignation identitaire et postulats d’identité aliénée, gestion individualisée et profilage, administration d’une immobilité et parcours migratoires, au cœur de l’échec des politiques de « réintégration sociale ».

Domaines

Sociologie

Dates et versions

hal-01955752 , version 1 (14-12-2018)

Identifiants

Citer

Nadège Ragaru. 'On n’est jamais aussi bien que dans sa famille' : Les « politiques du retour » des victimes de la traite des êtres humains en Bulgarie. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2013, 198, pp.51 - 58. ⟨10.3917/arss.198.0051⟩. ⟨hal-01955752⟩
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