Les concours sont‑ils neutres ?
Abstract
The social composition of elite schools, characterized by a remarkable over representation of upper class students, is usually explained by the successive “tournaments” that amount in the selection of students, based on both social and scholarly factors, long before they even apply to the elite schools. Through an in‑depth analysis of the case of the École polytechnique, this article depicts the entrance exam as a sorting device that increases the inequalities that precede it. The distinction between competition and sponsorship devices further allows to show that it is the combination of these two logics at the very heart of the tests, especially the math tests, that hampers the neutrality of entrance exams.
La composition sociale des écoles d’élite, qui réservent une place très importante aux étudiants issus de la classe dominante, est souvent imputée aux tournois successifs qui trient scolairement et socialement les élèves le long de leur parcours scolaire, très en amont du concours. En se fondant sur le cas particulier de l’École polytechnique, l’article montre que le concours fonctionne lui aussi comme un dispositif de tri social, qui accroît encore les inégalités qui se sont constituées en son amont. En s’appuyant sur la distinction entre les dispositifs d’accès qui relèvent de la concurrence et ceux qui relèvent du parrainage, l’article montre que cette absence de neutralité du concours renvoie à la combinaison des deux logiques au cœur même des épreuves de recrutement, en particulier des épreuves de mathématiques.