Mobilités, turnover relationnel et coûts de synchronisation - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'Année Sociologique Année : 2015

Mobilités, turnover relationnel et coûts de synchronisation

Résumé

Au cours des deux dernières décennies, la sociologie néo-structurale a développé une théorie de l’action collective basée sur l’observation et la modélisation des infrastructures relationnelles et des processus sociaux génériques (solidarités et exclusions, apprentissages et socialisations, régulation et institutionnalisation, contrôle social et résolution de conflits) qui aident les membres des collectifs organisés à gérer les dilemmes de leur action commune. Cette approche a laissé ouverte la question des déterminants macrosociaux de ces formes de coordination et de discipline sociale que les membres considèrent comme légitimes. Dans cet article nous abordons la question de ces déterminants en théorisant les mécanismes de co-constitution des niveaux macro et méso. Nous proposons ici de partir des phénomènes de mobilité et de turnover relationnel comme analyseurs de l’articulation ou de la co-évolution entre stratification et organisation, entre positions et processus, pour aboutir à une approche sociologique des coûts sociaux associés à chaque forme d’action collective. Nous appelons ces coûts sociaux, pour rester cohérents avec ce point de départ marqué par la temporalité, des « coûts de synchronisation » entre dynamiques propres aux niveaux d’action collective superposés qui se co-constituent en co-évoluant. Cette approche est associée de près aux récents travaux sur l’analyse dynamique des réseaux multi-niveaux, i.e. des systèmes articulant des niveaux d’action collective distincts et superposés, qui permettent d’envisager des mesures de ces coûts de synchronisation et les inégalités de leur distribution, notamment en identifiant et en reconnaissant l’importance des formes sociales de niveaux intermédiaires, entre réseaux interpersonnels et réseaux inter-organisationnels, qui sont transformées en organisations formelles par les acteurs sociaux en quête de pouvoir et d’« outils ayant une vie propre » (Selznick). Cette exploration aboutit à des suggestions concernant l’émergence de nouvelles formes de coordination dans divers domaines d’action collective (entreprises, associations, administrations publiques, marchés, industries).

Domaines

Sociologie

Dates et versions

hal-01800213 , version 1 (25-05-2018)

Identifiants

Citer

Emmanuel Lazega. Mobilités, turnover relationnel et coûts de synchronisation : Comprendre l’action collective par ses infrastructures relationnelles dynamiques et multiniveaux. L'Année Sociologique, 2015, 65 (2), pp.391 - 424. ⟨10.3917/anso.152.0391⟩. ⟨hal-01800213⟩
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