'Pays' ruraux et découpage de l'espace : les réseaux migratoires dans la région lilloise au milieu du XIXe siècle - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Population (édition française) Année : 2000

'Pays' ruraux et découpage de l'espace : les réseaux migratoires dans la région lilloise au milieu du XIXe siècle

Résumé

Rural "pays" and spatial divisions. Migration networks in the Lille region in mid-nineteenth century Rural mobility in nineteenth-century France remains relatively poorly understood. By comparison with the large-scale out-migration of the exode rural it is often reduced to a simple 'micro-mobilité'. Taking the example of a major centre of urbanization, the region of the future metropolitan aggregate of Lille-Roubaix-Tourcoing around 1850, this article applies structural analysis of networks to inter-village relations to show the importance of local migration fields. Contrary to what is predicted by gravity models, the rural context is composed of groups of communes bound together by dense relations. These introduce spatial divisions though without actually forming distinct 'pays' (in the geographical sense) or 'cliques' (in the sense of network analysis). Their compactness is moreover not uniform, thus revealing the contrasted character of spatial organization. The results, obtained using the blockmodels method, add to our understanding of such questions as the importance of the linguistic frontier separating the internal migrations of Flemish- and French-speakers, and the formation of city faubourgs and suburbs, as well as providing a perspective for immobility and long-distance migrations, and offering a new assessment of the role of the urban network in mobility.
La mobilité rurale dans la France du XIXe siècle est encore relativement mal connue. Par comparaison à l'exode rural, elle est souvent ramenée à une simple «micro-mobilité». À partir de l'exemple d'un haut lieu de l'urbanisation, le bassin de la future métropole Lille-Roubaix-Tourcoing saisi autour de 1850, on peut au contraire montrer, par une analyse structurale de réseaux appliquée aux relations entre villages, l'importance des champs migratoires locaux. Contrairement aux prévisions des modèles gravitaires, le monde rural est fait de groupes de communes unies par des liens denses. Ils partitionnent l'espace sans aller jusqu'à former des « pays » (au sens de la géographie) ou des «cliques» (au sens de l'analyse des réseaux). Leur compacité est du reste hétérogène, mettant en lumière le caractère différencié de la morphologie spatiale. Les résultats, obtenus sur la base de la méthode des blockmodels, montrent l'importance de la frontière linguistique qui oppose les migrations intérieures des Flamands et des francophones, éclairent la formation des faubourgs et banlieues des grandes villes, situent la place relative de la sédentarité et des migrations de plus ou moins longue distance et réévaluent le rôle du réseau urbain dans la mobilité. (INIST-CNRS)
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01693531 , version 1 (26-01-2018)

Identifiants

Citer

Claire Lemercier, Paul-Andre Rosental. 'Pays' ruraux et découpage de l'espace : les réseaux migratoires dans la région lilloise au milieu du XIXe siècle. Population (édition française), 2000, 55 (4-5), pp.691 - 725. ⟨hal-01693531⟩
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