Travailler à tout prix
Abstract
Deux topoï relatifs aux rétributions artistiques cohabitent curieusement. Un premier, celui de « l’art pour l’art », insiste sur la gratuité de l’engagement dans une activité définie comme vocationnelle et qui ne s’accomplirait pleinement que dans son autonomie parfaite. Les rétributions monétaires sont envisagées comme une menace ou une souillure altérant la pureté de l’activité. L’engagement dans le travail repose alors sur la quête exclusive de rétributions symboliques (plaisir, prestige du métier, etc.). Le second schème insiste lui sur les rétributions monétaires, et sur l’existence d’un star system impliquant des inégalités spectaculaires de revenus dans le monde des arts qui demeurent paradoxalement licites (Menger, 2002).