La logique monstrueuse du meurtre de masse : Entretien
Abstract
- Le Débat. – Commençons, si vous le voulez bien, Jacques Sémelin, par un rappel de votre itinéraire. Par quelles voies êtes-vous arrivé à travailler sur les massacres ? - Jacques Sémelin. – Mon itinéraire est un peu atypique : j’ai commencé par étudier certains modes d’action dites « non violentes » contre des dictatures que j’ai préféré appréhender comme des « processus de résistance civile » au sein de régimes autoritaires ou totalitaires. La question qui guidait mes recherches était la suivante : comment des individus « ordinaires » parviennent-ils à résister à mains nues, en somme à se conduire d’une façon « extraordinaire » dans des situations d’oppression, voire d’extrême violence ? J’ai été ici inspiré par les remarques de Hannah Arendt dans son Eichmann à Jérusalem (rarement citées) sur la résistance non violente des Danois sauvant les juifs en 1943. C’est ainsi que j’ai voulu tester l’hypothèse de « l’action non violente » sur le terrain qui lui est le moins favorable : celui du nazisme. Tel a été le sujet de ma thèse d’histoire, soutenue en Sorbonne et parue chez Payot en 1989 sous le titre "Sans armes face à Hitler". Par ailleurs, je me suis beaucoup intéressé à Solidarnosc et aux dissidents de l’ex-bloc soviétique.
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