La longue marche des universités françaises
Abstract
On peut réformer les universités françaises : les changements profonds qu'elles ont connus depuis une décennie en sont la preuve. Mais cette évolution est récente. Depuis la Révolution, divers obstacles s'y opposaient. De nombreuses réformes visèrent pourtant à accroître leur autonomie, mais toutes laissèrent inchangées l'organisation verticale, hiérarchique et centralisée de disciplines gérées à partir d'une instance parisienne, ainsi que l'étroite cogestion qui liait ce centre corporatiste au centre étatique ministériel : les universités échouèrent à chaque fois à s'imposer comme un niveau intermédiaire pertinent entre les enseignants, la tutelle et la profession. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que cette situation se transforme. Non pas à la faveur d'une nouvelle grande réforme mais grâce à une circulaire de mars 1989 qui, en instituant des contrats de quatre ans entre chaque université et la tutelle, a affaibli le poids des disciplines au profit des établissements, a déstabilisé la cogestion entre le ministère et la profession universitaire et permis aux universités de renforcer leur autonomie. C'est à l'histoire de cette longue marche, que convie cet ouvrage étayé par des travaux empiriques qui bousculent les discours convenus sur la crise de l'Université française. (Résumé éditeur)