" Souriez ! tout va mal ". La Bulgarie de Bojko Borisov au lendemain des élections d'octobre 2011
Résumé
En ces temps de crise financière, politique et morale de l'Union européenne, la Bulgarie se verrait bien exemplaire. C'est du moins ce que donnait à penser une déclaration du vice- Premier ministre et ministre des Finances bulgare, Simeon Djankov, à la télévision, le 15 août dernier. Il avait alors affirmé : " les Américains font moins bien que nous en termes de politiques fiscales. Ils ont clairement besoin de prendre exemple sur nous ". Quelques semaines plus tard, les autorités bulgares devaient cependant revoir leurs prévisions de croissance à la baisse (2,3% en 2012 au lieu des 4,1% prévus au printemps 2011) et préparaient, pour prévenir une éventuelle contagion de la crise de la zone euro, une très restrictive loi de finances 20122. Au sein de la société, soumise depuis l'automne 2009 à unepolitique d'austérité (réduction des effectifs de la fonction publique, gel des salaires et des retraites) à peine adoucie en contexte électoral, l'humeur est sombre : si l'on en croit la dernière enquête de l'Eurobaromètre sur le climat social rendue publique le 17 octobre dernier, plus de neuf Bulgares sur dix jugeraient la situation de l'emploi " mauvaise " (le taux de chômage s'élevait à 9,4% en septembre 2011) ; plus de la moitié des ménages évoquent des difficultés financières. 57% des personnes interrogées estiment que leur situation s'est dégradée par rapport à 2006. Faut-il voir dans ces deux récits contrastés un jeu à double face, pareil à celui qui fit jadis le bonheur des descriptions burlesques du politique ou y lire l'impuissance des indicateurs économiques et sociaux à offrir une lecture univoque et consensuelle des réalités contemporaines ? (...).
Domaines
Science politique
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