La fin du moment démocratique ? Un défi pour l'Europe
Abstract
Zaki Laïdi fait le lien entre la question de la fin du moment démocratique et le précédent colloque organisé avec le réseau d'excellence Garnet sur la spécificité des préférences européennes dans le monde, les conditions de leur diffusion et la question de la puissance normative1. Il a abouti à deux constats essentiels. D'une part, l'instrument essentiel d'influence de l'Europe dans le monde est la norme. D'autre part, cela la conduit à appréhender le monde sous l'angle de la gouvernance par la norme, à envisager un monde de plus en plus interdépendant qui rend possible une coopération normée après la fin de la guerre froide. Du point de vue de l'Europe, c'est le débat entre Carl Schmitt2 et Cole3 ou Harold Laski4 qui se rejoue. Les Européens diagnostiqueraient ainsi la fin d'un monde où le critère ami/ennemi délimiterait les communautés politiques de sorte que l'inimitié deviendrait la règle des relations internationales. Ils croient au triomphe du libéralisme et du pluralisme dont Laski et Cole étaient les tenants, le second considérant que l'Etat ou la communauté politique n'est pas ontologiquement différent des autres associations dont fait partie l'individu (...).
Origin : Explicit agreement for this submission