La globalisation financière. Université de Tous les Savoirs, 29 avril 2000
Résumé
La multiplication des crises financières en Asie et en Amérique Latine oblige à un réexamen critique des effets de la globalisation financière, en particulier pour les pays émergents. On peut d'abord considérer que ces crises sont la conséquence d'un processus d'intégration trop rapide et qui a oublié que la finance est le lieu privilégié des défaillances de marché, conduisant à des prises de risques et une instabilité excessives. Dans ce cas, la globalisation financière devrait s'accompagner d'une réglementation plus forte de la prise de risque des institutions financières. Une interprétation plus pessimiste souligne la possibilité d'anticipations auto-réalisatrices sur les marchés: un pays peut être plongé dans une crise financière uniquement du fait d'un changement des anticipations des spéculateurs. Dans ce cas, c'est l'objectif même d'une globalisation financière sans limite qui devrait être remis en cause, en particulier à travers des restrictions ou des taxes sur les mouvements de capitaux. Contrairement à la globalisation du marché des biens, la globalisation des marchés financiers dans sa vision extrême ne peut être légitimée ni sur le plan théorique ni sur le plan empirique. On peut même penser qu'en multipliant les crises, la globalisation financière met à terme en danger la globalisation commerciale (...).
Domaines
Economies et finances
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)