Abstract : The fight against "dirty money" from the perspective of fundamental freedoms: which mobilisations? - The monitoring of capital flows tends to be a "governmentality of mobility" which makes banking institutions filters protectors of international financial architecture. These filters make a differential evaluation of risks leading to exclusion of "illegitimate" flows without obstructing the systemic fluidity of capital movement. This security management of financial flows - based on identification of risk categories and the ban of illegitimate operators - follows a series of tensions with respect to fundamental freedoms that should be studied. In a perspective of "sociology of critique", the article examines the publicity given to certain measures of financial surveillance and the few reactions regarding others. To understand this variable visibility, the article focuses on three cases, namely the imposition of targeted economic sanctions ("blacklists"), transnational communication of personal data ("the SWIFT affair") and the delegation to private actors of police powers.
Résumé : La surveillance des flux de capitaux s'apparente à une " gouvernementalité de la mobilité " qui érige les institutions bancaires en filtres protecteurs de l'architecture financière internationale. Ces filtres procèdent à l'évaluation différentielle des risques devant mener à l'exclusion des flux " illégitimes " sans obstruer la fluidité systémique des mouvements d'argent. De cette gestion sécuritaire des flux financiers, basée sur l'identification de catégories à risque et la mise au ban des opérateurs illégitimes, découle une série de mises en tension au regard des libertés fondamentales qui mérite d'être étudiée. Dans une perspective de " sociologie de la critique ", l'article propose d'examiner la publicité accordée à certaines transgressions de normes, avérées ou supposées, et à l'inverse le peu de réactions suscitées par d'autres. Les pratiques de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ainsi que leur impact sur les droits fondamentaux se distinguent en effet par une visibilité variable qu'il s'agit de rendre intelligible. Pour ce faire, l'article s'articule autour de trois cas de figure, à savoir l'imposition de sanctions économiques ciblées (" listes noires "), la communication transnationale de données personnelles (" l'affaire SWIFT ") et la délégation à des acteurs privés de prérogatives policières.