Résumé : Depuis une vingtaine d'années, l'historiographie prête une attention de plus en plus fine au rôle des États dans le contrôle des migrations internationales, entendu dans ses aspects à la fois politiques et économiques. De la reconstitution du cadre légal des politiques publiques, à la sociographie de leur mise en oeuvre quotidienne par les fonctionnaires en contact avec les migrants, émergent des aspects toujours plus nombreux de la " tyrannie du national "2. On peut cependant, en croisant les approches portant sur plusieurs pays d'émigration et d'immigration, et en élargissant l'échelle d'observation à un espace transnational, mettre l'accent sur des aspects complémentaires, dont la prise en considération est indispensable à la compréhension des dynamiques et des tensions de ce que l'on a parfois désigné comme une " première mondialisation "3 (...).