Résumé : René Demogue ne fait guère partie de la mémoire collective des juristes français. Il ne figure pas vraiment au Panthéon des grands civilistes de la première moitié du XXe siècle : Henri Capitant, Louis Josserand, Marcel Planiol ou encore Georges Ripert le dépassent en notoriété. Il n'est même pas mentionné parmi les principaux contestataires que l'institution a plus ou moins marginalisés ; Demogue n'est ni Édouard Lambert ni Emmanuel Lévy. André-Jean Arnaud dit simplement de lui qu'il a " commencé par assouplir les doctrines de l'exégèse pour les adapter à l'évolution socioéconomique et politique "1. Demogue serait donc un auteur de second plan, intermédiaire entre deux époques, si ce n'est entre deux écoles : celle de l'exégèse, ou plus exactement du code, et celle qui s'est ellemême qualifiée de " scientifique " (...).