Communauté et 'communautarisme' : un défi pour la pensée républicaine
Abstract
Énonçons d'entrée de jeu, de la façon la plus simple, la double thèse que nous soutiendrons dans cette étude critique : la communauté n'est pas le " communautarisme ", et une conception républicaine de la démocratie représentative n'implique nullement l'éradication des " communautés ". Le mot " communautarisme " est trop souvent employé, dans le discours politique français, comme simple synonyme approximatif de " lobby " ou de " groupe de pression ", catégories sociologiques qui ont fait l'objet d'une élaboration conceptuelle par les sciences sociales2. Il est aussi employé en tant qu'équivalent imprécis de termes tels que " tribalisme " ou " néo-tribalisme ", " ethnisme " ou " exclusivisme ", voire " racisme ", termes qui, eux-mêmes plus ou moins rigoureusement définis, renvoient tous à des conduites et à des attitudes de groupes qui, essentialisant leurs identités respectives, excluent et stigmatisent de diverses manières les autres groupes, traités en étrangers ou en ennemis (...).