Délocalisations et emploi - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue de l'OFCE Année : 2005

Délocalisations et emploi

Résumé

Quelle est la part de responsabilités des délocalisations dans le niveau élevé de chômage que connaît la France ? Faut-il réagir aux délocalisations par des mesures de politique économique ? Telles étaient les deux questions auxquelles les économistes réunis par l’OFCE le 14 mars 2005 ont essayé de répondre.Pour certains, les délocalisations ne sont responsables que d’un nombre relativement faible de pertes d’emplois. Ces pertes frappent des secteurs ou des régions spécifiques, de sorte que des mesures sociales d’aide à la restructuration sont nécessaires ; mais, globalement, elles sont contrebalancées par des exportations vers les pays émergents, des gains de compétitivité des entreprises qui délocalisent une partie de leur production, des gains de pouvoir d’achat en raison de la baisse du prix des importations. Pour d’autres, elles témoignent du manque d’attractivité des pays d’Europe occidentale où les coûts salariaux de couches importantes de travailleurs non ou moyennement qualifiés deviennent trop élevés par rapport aux standards internationaux. La France ne réussit pas à compenser ces pertes d’emplois dans les secteurs intensifs en main-d’œuvre par des gains suffisants dans les secteurs innovants et de haute technologie. Les délocalisations augmentent la force du capital par rapport au travail, ce qui pèse sur les salaires et la demande. Le débat a également porté sur les ambiguïtés de la notion de délocalisation, les problèmes de mesure, la spécificité des délocalisations vers les Pays d’Europe centrale et orientale (PECO) d’une part ; la Chine d’autre part.La montée en gamme de l’économie française est la mesure prônée par beaucoup d’intervenants, qui en reconnaissent toutefois la difficulté. Elle passe par des efforts de recherche, d’innovation, de formation, d’amélioration de la qualité des produits. Ces efforts doivent être financés par les pouvoirs publics ou une réorientation du crédit. Certains insistent sur l’importance de la coordination des activités productives, de recherche et de formation. D’autres sur l’importance de constitution de réseaux d’une politique macroéconomique active. L’arbitrage entre la recherche d’une attractivité à la française (basée sur la cohésion sociale, des dépenses publiques élevées, des emplois stables) et une stratégie plus libérale (baisse des charges, assouplissement du droit du travail) fait débat, ainsi que la nécessité de mesures spécifiques pour soutenir les secteurs et les emplois directement menacés.
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Citer

Catherine Mathieu, Henri Sterdyniak. Délocalisations et emploi : Quel bilan ? Quelle politique économique ?. Revue de l'OFCE, 2005, 94, pp.241 - 278. ⟨10.3917/reof.094.0241⟩. ⟨hal-01020807v2⟩
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