En quête de notabilité - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Politix Année : 2004

En quête de notabilité

Résumé

In post 1989 Bulgaria building up social prominence is the key strategy of politicians striving to get elected and achieve political legitimacy. So much so that the credibility of political leaders often depends on their ability to perpetuate favor driven networks. A process during which politicians rediscover and reshape the private appropriation practices that prevailed under communism. And since control over these resources is conditional upon getting elective mandates, the pre-elections selection process of party representatives fosters an extremely fierce competition within political parties. Moreover, those who are defeated in the selection process are likely to be expelled from the party. Under these circumstances has progressively emerged an original pattern of relations between party machines and those seeking to make a career in politics. Along with " mobile voters " has come forth a class of " mobile politicians " ready to change party allegiances and ideological preferences in response to a volatile electorate and disloyal party executives. Given this trend of uncertainty, politicians build their careers on a series of shifts from one "temporary party accommodation " to another, often located in newborn political parties. Networks set up during these temporary political attachments provide politicians with an electorate and an economic support system needed to facilitate their transfer from one party to the next. Such an approach to political survival and political adversity management should not be confused with a crisis, or lack of democratic wisdom, as it may appear to outsiders. It is a unique response to scant resources, high uncertainty and fluid loyalty.
Dans la Bulgarie de l'après-1989, le déploiement de stratégies notabiliaires constitue l'une des ressources mises au service de la constitution de l'éligibilité et de l'entretien de la légitimité. La crédibilité des dirigeants politiques repose largement sur leur capacité à entretenir des réseaux d'échange de faveurs, réorganisant les pratiques d'accaparement et de redistribution des ressources publiques observées pendant la période communiste. Pour les élus locaux, le contrôle de ces ressources reste dépendant de la détention de mandats électifs. Il en résulte une concurrence extrêmement vive au sein des organisations politiques pour obtenir l'investiture lors des consultations électorales, concurrence exacerbée par le fait que l'échec induit souvent une exclusion pure et simple du candidat malheureux. Se sont dès lors progressivement instaurés des rapports originaux entre aspirants à une carrière politique et entreprises partisanes: à l'image des "électeurs mobiles", sont apparus des "hommes politiques mobiles" qui, pour gérer l'adversité (la double infidélité possible des électeurs et des instances dirigeantes des partis), flexibilisent appartenances partisanes et alignements idéologiques. Incertaine, la carrière se construit dès lors à travers une succession de déplacements d'un "hébergement partisan temporaire" vers un autre, souvent nouvellement créé. Les réseaux constitués pendant l'un de ces séjours fournissent une clientèle électorale et des appuis économiques mis à contribution au moment du transfert. Un tel mode opératoire ne saurait être analysé en termes de crise du politique ou d' "immaturité" démocratique, mais plutôt comme une réponse à une situation dans laquelle les ressources sont rares, l'incertitude forte et les loyautés fluides.
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hal-01020553 , version 1 (08-07-2014)

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Citer

Nadège Ragaru. En quête de notabilité. Politix, 2004, 17 (67), pp.71-99. ⟨10.3406/polix.2004.1625⟩. ⟨hal-01020553⟩
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