Résumé : Pendant longtemps, la théorie de la souveraineté a permis aux gouvernants de tracer une frontière étanche entre les règles internes et externes, l' ordre social et l'anarchie internationale, la police et le social d'un côté, la guerre et le diplomatique de l'autre. D'un côté dans l'Etat weberien règne la rationalité, le choix optimal pour l'individu et l'horizon de la démocratie, de l'autre dans l'Etat westphalien, règne le risque de destruction, le calcul des Etats et l'horizon du conflit. Il existe un " Nous " et un " Eux " clairement désignés, un étranger et un national. Les théories réalistes ont toujours survalorisé ces distinctions et les ont parfois essentialisées en confondant altérité et inimitié (...).