. En-témoigne-le-renouveau-de-la-communauté-Économique-est, nouvel élan mais bute encore sur les frictions habituelles entre Kampala et Nairobi Après l'échec, officialisé en 1983, de la première Communauté est-africaine (CEA) créée en 1967, qui réunissait l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, le processus d'intégration économique régionale paraît en effet relancé. Réunis lors d'un premier sommet, à Arusha, le 30 novembre 1993, les trois présidents ont décidé de réactiver la CEA qui n'avait pas survécu aux dissensions des années 1970 : des accords de coopération ont été signés, prévoyant des projets communs de développement mais aussi la remise sur pied des structures de la Communauté et des réunions tripartites régulières. L'Ouganda assurant en 1994-95 la présidence de la CEA, un second sommet s'est tenu le 26 novembre 1994 à Kampala où des mesures importantes ont été adoptées

. Symboliquement and . Masaka, Bukoba a été inaugurée : outre que les régions tanzaniennes de l'Akagera pourront être approvisionnées en énergie ougandaise (toujours excédentaire), cela permettra à terme un raccordement des trois réseaux

. Le-développement-des-infrastructures, La seconde priorité concerne la liberté des personnes , des biens, des services et des capitaux, dont la circulation devrait être améliorée par des facilités de transport et de passage aux frontières, par l'harmonisation des tarifs douaniers, l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires et par une coopération entre services de sécurité. Enfin, un volet institutionnel était à l'ordre du jour du sommet de Kampala avec la création d'un secrétariat permanent

. Ce-basculement-dans-le, Ouganda avec ses anciens alliés et la recherche de nouveaux partenaires. Certes, le soutien au Front patriotique rwandais, l'aide plus ou moins discrète apportée au SPLA de John Garang, montrent que cette rupture n'est pas tout a fait consommée. Mais, globalement , la politique étrangère de l'Ouganda, prise entre la fidélité aux vieilles amitiés et les exigences de la Realpolitik, tend actuellement à oublier les premières au profit des secondes , tant sur la scène régionale qu'internationale. Les contraintes de la dépendance et de la conditionnalité de l'aide ont ainsi eu raison des orientations anti-impérialistes d'un régime qui se tourne désormais plus volontiers vers ses partenaires occidentaux. Sur la scène régionale, débarrassé du problème des réfugiés rwandais et menacé à l'Ouest et au Nord par le Soudan et le Zaïre, il est probable que l'Ouganda se tournera de plus en plus vers l'Est et développera ses relations avec les pays de la Communauté est-africaine. Mais il n'est pas exclu non plus qu'à plus long terme l'intégration (par le bas) de cette zone avec l'Afrique centrale ou l'Afrique des Grands Lacs ne profite d'une réactivation des anciens circuits d'échanges précoloniaux qui s'observe par exemple, Ouganda, aux marches de l'Afrique anglophone et francophone, apparaîtrait , plus encore qu'aujourd'hui, comme un pays pivot du développement de la région et un pôle de stabilisation de l'ensemble de la zone