La ségrégation spatiale selon Schelling : la perversité est ailleurs
Abstract
La modélisation de la ségrégation spatiale proposée dans les années 1970 par Thomas C. Schelling a marqué les esprits en raison de l'effet pervers qu'elle suggérait : une forte ségrégation pourrait être le résultat collectif de décisions individuelles qui ne visent pas à une telle ségrégation. Nous aurions affaire à un phénomène quasi spontané. Le problème est qu'une telle conclusion contredit purement et simplement le principe entropique. Un examen plus attentif du modèle permet ici de repérer pas moins de quatre biais qui conditionnent le résultat. Toute prétention du modèle de Schelling à une quelconque généralité se trouve ainsi réfutée. La ségrégation urbaine a de nombreuses causes, qu'il est plus urgent d'étudier que la fiction d'un monde ségrégué " malgré nous ".
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Economics and Finance
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